Nick Wheeldon

Concert & Co Chronique Live, The Make Art Band at Les Vinzelles, Volvic

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Soirée parfaite aux Vinzelles le 30 janvier, avec deux pointures underground et folk absolument sensationnelles : Nick Wheeldon et Peter Bruntnell !

Peter Bruntnell

Venu avec sa seule guitare depuis son Angleterre, le songwriter Peter Bruntnell est chargé d'ouvrir la soirée devant un public nombreux et attentif, comme souvent aux Vinzelles, un lieu idéal pour profiter de la musique dans le calme. Ça tombe bien, les chansons superbement écrites de ce troubadour d'obédience "classic rock" sur disque (un petit côté Tom Petty) se transforment en folk songs aux mélodies pop sur scène. Pouvoir les accueillir au sein de l'acoustique feutrée et classieuse d'une ancienne grange rénovée de main de maître est donc un gros plus.

Comme il le déclare en introduction d'un titre, l'homme essaye parfois d'être les Kinks à lui tout seul, et on peut dire sans se tromper qu'il n'est pas très loin de réussir à tutoyer Ray Davies et ses acolytes sur leur terrain de jeu pop folk. Avec ce mec, tout a l'air d'une simplicité biblique, mais pour arriver à cette sensation, il faut beaucoup travailler ou être très doué. Les deux mon capitaine, dans le cas de Peter Bruntnell.

Cette première partie de luxe se termine bien trop tôt à notre goût, sous le regard de Nick Wheeldon, qui n'en perd pas une miette au premier rang et s'apprête à retourner les Vinzelles, parfaitement mises en condition.

Accompagné par un Make Art Band de haut vol, Nick Wheeldon se lance ensuite dans un set digne de toutes les louanges à la fois folk, anti-folk, rock and roll et arty. Le leader du groupe, un Anglais établi à Paris, France, est à classer dans les enviées catégories "songwriter maîtrisant son sujet" et "chanteur versatile évoluant sur le fil du rasoir". Pour résumer le truc, ses chansons sont excellentes, dans une belle veine Bob Dylan/Violent Femmes, et sont boostées par un groupe fréquentant le haut du panier : Julien Ledru à la batterie et à la guitare folk, Laurent Rigaut au sax et à la clarinette alto, Harysson Jean-Baptiste à la basse et Thomas Carpentier au violon.

Sur certains morceaux, on a l'impression de voir à l'oeuvre un Dylan en grande forme au chant et à la guitare, secondé par une troupe évoquant sa période Desire (un disque incluant les tubes "Hurricane" et "One More Cup Of Coffee") c'est à dire avec un violon countrysant. Et en cerise sur le gâteau un sax free jazz. Tout cela sonne enlevé, osé et percutant. Oui, carrément ! Et le contraste est saisissant avec les passages plus folk sur lesquels Julien L. est à la guitare, le chant se révèle plus sobre et les musiciens, plus "calmes". Les deux options choisies alternativement par Nick Wheeldon And The Make Art Band étant aussi séduisantes l'une que l'autre.

Bref, tout le monde semble être au paradis dans le public, comme sur scène. Le concert s'achève donc devant des spectateurs tout simplement aux anges. Sur ce, on achète le vinyle de l'album précédent de Nick Wheeldon (le dernier est sold out sur la tournée), avant de se lancer, après quelques libations, dans une longue discussion avec Nick W., Thomas C. et le facétieux ingé son (puis DJ, merci pour "Poncho & Lefty" de Townes Van Zandt) à propos de musique, de la difficulté de vivre à Paris, de la Palestine et de cigarettes. En plus de former un excellent groupe, ces gens-là sont passionnants et de très bonne compagnie.

Photos : Rémi Boissau
Mots : Pierre Andrieu