Nick Wheeldon

Telescope Review - Waiting For The Piano To Fall

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On ne se lasse pas du compagnonnage entamé avec Nick Wheeldon, acteur désormais incontournable de la scène indie Parisienne depuis plusieurs années, lequel en dépit de la multiplication des projets menés de front conserve en toute circonstance l’avantage de la pertinence. Ce nouvel album, moins évident à l’écoute que ses prédécesseurs, n’en est pas moins majeur. Wheeldon s’applique une nouvelle fois à délivrer des perles folk dans la pure tradition d’un songwriting exigeant et de haute précision, ne négligeant rien du fond comme de la forme. Une vraie dextérité dont nul ne saurait disconvenir à l’écoute du magnifique Oh surprise, ou des pépites pop Isaak ou Black Madonna. La partie instrumentale assurée par le groupe The living Paintings, contribue à faire de ce disque un condensé de jolies mélodies magnifiées par une spontanéité non feinte ( les enregistrements ont été pratiqués en prise live), marquant un goût prononcé pour les choses bien faites non moins qu’il illustre le penchant du bonhomme pour l’engagement artisanal, sans verser pour autant dans la lo-fi.

Rencontré à Rennes fin mars, Nick Wheeldon évoque pourtant déjà la perspective du prochain épisode, comme si ce qui était gravé sur disque était déjà derrière lui, comme si ce garçon visait toujours un point de chute , celui de la plénitude musicale. Ce long format est, quoiqu’il arrive, un point de passage obligé si l’on veut comprendre la matrice du travail de cet anglais égaré à Paris, qui parvient , à chaque nouveau projet , à augmenter la dose de plaisir associée à son écoute, en empruntant la direction opposée à la grosse majorité des formations actuelles qui emballent au premier pas, mais déçoivent dès le deuxième. Nick Wheeldon n’est pas de ceux là. Comme si l’éclairage qui ponctuait ses productions devenait de plus en plus précis, de plus en plus évident, de plus en plus vif, et laissait percevoir enfin le vrai visage d’un homme qui fait de ses chansons des trésors secrets qui accompagnent une vie. La nôtre.

Par Christophe David